Ateliers catalyseurs virtuels

Défi innovation alimentaire dans le Nord

Phase I

Du 11 au 13 avril 2022

Table des matières

Aperçu et domaine d'intérêt

En décembre 2021, CanNor a demandé aux neuf innovateurs participant à la phase 1 du Défi innovation alimentaire dans le Nord (DIAN) de donner de la rétroaction sur les « ateliers catalyseurs » proposés. CanNor s'est appuyé sur la précieuse contribution de ces innovateurs et les idées recueillies auprès de ces derniers pour coordonner et organiser trois ateliers catalyseurs distincts du 11 au 13 avril 2022. L'ordre du jour, la structure et les sujets de discussion de chaque atelier ont été adaptés aux préférences des participants, dans le but de favoriser des conversations fluides et la mise en commun d'expertise de l'industrie entre les différents innovateurs, membres du comité consultatif du DIAN et employés de CanNor.

Résumés des projets

Jour 1 – 11 avril

Sécurité alimentaire, le bison de la ferme à la table

Société de développement des Métis de Fort Simpson

Ce projet de deux ans permettra de réaliser une étude sur la faisabilité d'un élevage de bisons, ce qui comprend des recherches sur la réglementation et la mobilisation de la collectivité en vue d'établir une ferme et une installation de transformation de la viande.

Installation de cuisine centralisée pour la transformation traditionnelle et locale

Direction de l'éducation des Premières Nations du Yukon

Ce projet de deux ans permettra de réaliser des recherches et de déterminer les exigences relativement à la conception d'une cuisine commerciale innovante pour les aliments traditionnels/locaux à Whitehorse, où le gibier sauvage serait transformé et entreposé dans un environnement urbain. De plus, le projet permettra de mettre au point un programme d'enseignement des connaissances traditionnelles qui favorisera l'échange des connaissances et la formation sur la transformation des aliments des Premières Nations, et contribuera à l'obtention de fonds pour la construction de l'installation.

Jour 2 – 12 avril

Programmes et centre de connaissances sur le système alimentaire inuit de Kitikmeot

Le hameau de Cambridge Bay

Ce projet aidera le hameau de Cambridge Bay à concevoir et à élaborer des ressources et des programmes de renforcement des capacités adaptés à la culture, complets et novateurs, afin de soutenir le Plan d'action de 2020 à 2030 pour la santé et la sécurité alimentaire de Kitikmeot, au moyen de programmes d'éducation et de formation liés aux protocoles agricoles dans le Nord, de dépeçage des aliments traditionnels, de promotion de la santé nutritionnelle et de transfert de compétences dans la région de Kitikmeot.

Renforcement de la capacité de récolte des aliments

Société Ilisaqsivik

Dans ce projet, qui est la prolongation d'un programme pilote d'apprentissage, des chasseurs instructeurs seront recrutés pour offrir des aliments traditionnels aux aînés, aux enfants, aux familles et aux autres membres de la collectivité tout au long de l'année, et pour renforcer les capacités en formant les jeunes à la chasse et à la récolte d'aliments traditionnels, contribuant ainsi à une économie alimentaire centrée sur les Inuits.

Les aliments traditionnels dans les programmes communautaires

Université de Waterloo

Ce projet de deux ans comprendra des recherches et l'élaboration de lignes directrices sur les aliments traditionnels afin d'assurer l'intégration culturellement appropriée des aliments traditionnels dans les programmes du système alimentaire existant à Tuktoyaktuk et à Paulatuk. On s'attend à ce que le projet permette d'accroître la capacité d'entreposage et l'accès aux aliments traditionnels, d'augmenter la capacité de la collectivité en matière de traitement et de distribution des aliments récoltés et de développer un réseau de récolteurs.

Jour 3 – 13 avril

Développement des produits de l'oie Kanuq : Souveraineté alimentaire des Inuits

Société Aqqiumavvik

Ce projet de deux ans devrait permettre d'évaluer de manière systématique et précise la santé de la population locale d'oies, de créer et de tester de nouveaux produits à base d'oie dans l'éventualité d'un rôle commercial pour la collectivité, et de sensibiliser le grand public aux bienfaits pour la santé de la consommation d'oie, notamment par le renforcement des capacités et l'élaboration et la distribution de recettes.

Programme d'aliments traditionnels Inuksiutuqta

Centre alimentaire communautaire de Qajuqturvik

Ce projet de deux ans vise à élaborer un programme de transformation, d'entreposage et de distribution hebdomadaire d'aliments traditionnels à Iqaluit, au Nunavut, en appliquant une tarification échelonnée au titre de laquelle les ménages peuvent payer selon leur capacité pour une part de la récolte. Ce programme donnera une capacité accrue aux récolteurs de gagner leur vie en récoltant des aliments traditionnels, créera une capacité d'entreposage et de transformation, favorisera le développement et la distribution de produits sains et durables et contribuera également à renforcer la sécurité alimentaire dans le Nord.

Solution de mise en œuvre de la souveraineté alimentaire de Qikiqtani

Société de développement commercial de Qikiqtaaluk

On s'attend à ce que ce projet de deux ans permette d'établir des infrastructures communautaires, telles que des installations de traitement des aliments coupés et emballés, afin de renforcer les capacités de récolte et de distribution et d'offrir un soutien direct aux récolteurs de la collectivité. Le projet contribuera à la sécurité alimentaire en ciblant les infrastructures communautaires les plus appropriées aux fins d'investissement, pour répondre aux besoins des collectivités particulières de la région de Qikiqtani.

Modèles d'affaires novateurs d'entreprises sociales pour l'alimentation locale dans le Nord

Première Nation de Little Salmon/Carmacks

Ce projet vise à faire des recherches en vue d'élaborer divers plans d'affaires conceptuels d'entreprise sociale pour une serre communautaire, conçue pour prioriser l'offre d'aliments à faible coût ou sans coût pour les citoyens. Ce projet servira d'étude de cas pour explorer des modèles hybrides, dans le but d'assurer des sources de financement stables pour les serres communautaires locales.

Résumé et faits saillants

Jour 1 – 11 avril

Le premier atelier était destiné aux innovateurs qui ont indiqué qu'ils préfèrent faire partie d'un petit groupe de travail avec les membres du comité consultatif, afin de discuter de sujets tels que la détermination des risques de projet et l'élaboration de stratégies d'atténuation des risques. Parmi les innovateurs participants, on comptait la Société de développement des Métis de Fort Simpson, qui a présenté son projet intitulé « Sécurité alimentaire, le bison de la ferme à la table », et la Société de la Direction de l'éducation des Premières Nations du Yukon, qui a discuté de son projet intitulé « Installation de cuisine centralisée pour la transformation traditionnelle et locale ». Dans le cadre de trois tables rondes, les innovateurs et les membres du comité consultatif provenant de différents établissements d'enseignement, organisations et ordres de gouvernement ont discuté des préoccupations et des possibilités communes en matière de risques liés aux projets, comme les répercussions d'événements imprévus (p. ex. la COVID-19) sur la planification des risques et les échéanciers des projets, la protection contre les risques à long terme grâce à une planification progressive et l'importance d'obtenir un appui interne de la part des groupes partenaires, surtout dans les domaines où les structures de gouvernance se chevauchent.

Jour 2 – 12 avril

Au cours du deuxième atelier, des innovateurs de la Société Ilisaqsivik (projet : Renforcement de la capacité de récolte des aliments à Clyde River), du hameau de Cambridge Bay (projet : Programmes et centre de connaissances sur les systèmes alimentaires inuits de Kitikmeot) et de l'Université de Waterloo (projet : Les aliments traditionnels dans les programmes communautaires à Tuktoyaktuk et Paulatuk) ont fait des présentations officielles de 15 minutes devant un public composé de leurs collègues, de membres du comité consultatif et de représentants de CanNor. Après chaque présentation, les présentateurs ont eu l'occasion de répondre aux questions des divers experts de l'industrie qui participaient à l'atelier et de leur en poser. Parmi les points saillants des discussions, mentionnons les considérations relatives à l'élargissement des projets (à l'échelle locale et au-delà), au transfert de modèles ou de technologies à d'autres régions ayant des possibilités ou des défis communs, et à la coordination entre les groupes d'intervenants communautaires ayant divers degrés de capacité afin d'assurer une mobilisation, une participation et un échange des connaissances adéquats dans le cadre des activités du projet. Les innovateurs ont échangé des informations sur certaines des collaborations prometteuses déjà en cours, et ont établi des liens dans des domaines de partenariat et de coopération futurs.

Jour 3 – 13 avril

Des innovateurs des deux extrémités des territoires canadiens ont participé au troisième atelier. Au Nunavut, la Société Aqqiumavvik a parlé de son projet « Développement des produits de l'oie Kanuq : Souveraineté alimentaire des Inuits ». Le Centre alimentaire communautaire Qajuqturvik a présenté son projet « Programme d'aliments traditionnels à Iqaluit », et la Société de développement commercial de Qikiqtaaluk, la « Solution de mise en œuvre de la souveraineté alimentaire de Qikiqtani ». La Première Nation de Little Salmon/Carmacks, du Yukon, a présenté son projet « Modèles d'affaires novateurs d'entreprises sociales pour l'alimentation locale dans le Nord ». Comme lors du premier jour, les innovateurs, les membres du comité consultatif et les employés de CanNor ont participé à des tables rondes sur les thèmes de la planification de projets à long terme, de la capacité d'expansion et du réseautage. Les membres du comité consultatif ont plaidé en faveur de la simplicité, de la durabilité et d'accroissements gérables pour la planification et l'élargissement des projets; un bon nombre d'innovateurs ont souligné les obstacles potentiels à la planification causés par les barrières législatives et de gouvernance. Les employés de CanNor et d'autres représentants fédéraux ont également eu l'occasion de parler d'autres programmes clés de financement et de soutien offerts par le gouvernement du Canada pour les initiatives agricoles et agroalimentaires, et ont reconnu les défis associés à l'harmonisation des programmes pour mieux répondre aux besoins des populations du Nord.

Facteurs, défis et possibilités clés

Plusieurs considérations, défis et possibilités transversaux ont été soulevés au cours des ateliers catalyseurs. Voici ce que nous avons entendu.

Il faut y aller lentement, mais sûrement : L'enjeu de la sécurité alimentaire dans le Nord « ne peut être résolu par une solution miracle ». L'ambition à long terme d'un projet ne peut être réalisée que par une planification à court terme, progressive et réaliste. Il faut commencer à petite échelle et réaliser des élargissements à un rythme raisonnable.

En ce qui concerne la gouvernance, trop de cuisiniers gâtent la sauce : Il peut être très difficile de progresser dans des domaines où les structures de gouvernance se croisent, par exemple pour ce qui est des réglementations alimentaires, des permis d'utilisation des terres ou des licences d'exploitation, surtout lorsque plusieurs gouvernements ayant des compétences partagées n'expriment pas le même ensemble de buts et d'objectifs. La mobilisation des services municipaux et des ministères territoriaux et fédéraux, alors que chacun affirme avoir compétence sur un aspect d'un projet, peut mettre à rude épreuve les ressources d'une organisation.

Il y a toutefois une occasion à saisir dans le contexte de ce chevauchement. Le fait de désigner un « champion interne » – un représentant de chaque ordre de gouvernement ayant un intérêt direct et une expertise dans le projet – peut aider à franchir divers obstacles administratifs ou réglementaires sans surcharger la capacité d'une organisation. Dans son rôle de rassembleur, CanNor se réjouit de communiquer avec les différents paliers et secteurs de gouvernement pour organiser des réunions et veiller à ce que les innovateurs puissent entrer en contact avec les bons représentants.

Il n'y a pas de feuille de route à suivre pour innover : De par sa nature, un projet innovant implique qu'il n'y a pas de précédents à suivre pour veiller à ce que tout soit sur la bonne voie. Mais ce n'est pas parce qu'un projet particulier n'a jamais été réalisé d'une certaine manière qu'il est impossible de tirer des leçons d'autres sources. L'examen d'administrations, de secteurs et même de modèles d'affaires différents peut aider à définir la voie à suivre pour un projet innovant. Le réseautage, même avec des concurrents potentiels, peut donner lieu à des partenariats avantageux. Comme l'a fait remarquer un membre du comité consultatif, il n'y a rien de mal à un peu de « collabo-concurrence ».

Dans le même ordre d'idées, on s'attend à ce que les projets menés dans des eaux inconnues se heurtent à des obstacles ou à des difficultés au cours de leur cheminement vers la croissance et la stabilité. Le fait de répertorier et d'échanger les succès, les échecs, les défis et les possibilités peut s'avérer très utile pour les autres innovateurs et entrepreneurs en herbe qui suivent le même chemin.

Les projets et les collectivités s'entraident : Tous les innovateurs de la phase 1 se sont distingués par un niveau extraordinaire de partenariats et de mobilisation communautaires. Leurs projets procurent un avantage tangible à leurs collectivités, et inversement, l'expertise, les connaissances et les capacités des collectivités ciblées profitent à leurs projets. Au fur et à mesure que le Défi innovation alimentaire dans le Nord avance vers la phase 2, les innovateurs devront relever le défi d'appliquer leur projet à une plus grande échelle. L'expansion des réseaux communautaires, en particulier avec et entre les différents innovateurs, sera essentielle pour assurer l'élargissement des projets au niveau régional et au-delà.

Façonnez votre message dès maintenant : Au fur et à mesure que les projets prennent de l'ampleur, ils sont présentés, proposés et expliqués à une grande diversité de publics : organismes gouvernementaux, organes de réglementation, bailleurs de fonds potentiels, membres de la collectivité, concurrents de l'industrie – un innovateur doit être capable de présenter son projet à tout le monde. Cependant, chaque public priorisera un aspect différent du projet. Une organisation communautaire pourrait être intéressée par les avantages locaux, tandis qu'un éventuel bailleur de fonds privé pourrait vouloir se concentrer sur le rendement de son investissement.

Les innovateurs doivent s'efforcer de « façonner leur message » dès le début; ils doivent mettre la main à la pâte dès maintenant, définir un écosystème d'intervenants, une mission, un mandat et une vision, et avoir des présentations éclairs sous la main, plutôt que d'adapter les messages clés au fil de l'évolution du projet.

Mot de la fin

Un grand merci à tous les innovateurs et aux membres du comité consultatif qui ont participé aux trois ateliers; il s'agissait des premiers ateliers de ce genre organisés par CanNor. L'Agence apprécie l'ouverture, la souplesse et l'adaptabilité dont chacun a fait preuve dans ce forum d'échange d'information, de connaissances et d'expertise.

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