Indice économique du Nord
Table des matières
- Méthodologie
- Indicateurs
- Nombre total de personnes occupant un emploi dans les territoires
- Taux moyen de chômage dans les territoires
- Revenu disponible des ménages
- Rémunération hebdomadaire moyenne dans le Nord
- Portion des recettes fiscales autonomes par rapport aux recettes fiscales totales dans le Nord
- Dépenses liées à l'exploration minière et à la mise en valeur de gisements dans le Nord
- Balance commerciale dans les territoires
- Interprétation de l'Indice économique du Nord
L'Indice économique du Nord (IEN) constituera un élément important du Rapport sur les plans et les priorités de CanNor. Il sert non seulement à évaluer l'état du développement économique dans les trois territoires du Nord du Canada, mais il joue aussi le rôle d'indicateur de rendement pour le Programme de développement économique de CanNor.
L'IEN se compose d'indicateurs qui illustrent l'état des économies territoriales : la situation du marché du travail, le bien-être financier des résidents du Nord, la santé financière et l'autosuffisance des gouvernements territoriaux, les investissements dans les territoires, de même que l'état de l'activité commerciale.
Remarque : Le Nord est constitué de trois territoires.
Méthodologie
L'IEN mesure le pourcentage annuel de croissance ou de déclin de chacun des sept indicateurs sur une période continue de six ans. La variation annuelle de chaque indicateur est ensuite convertie selon une échelle commune de cinq points, ce qui permet de comparer des données à différentes échelles.
Sur une période de six ans, chaque indicateur se voit attribuer une cote de 0 à 5, 0 correspondant au changement le moins important et 5, au changement le plus marqué. Si l'on tient compte des sept indicateurs, l'IEN peut donc varier de 0 à 35.
Les données ont été recueillies pour chaque territoire entre 2010 et 2015. Afin de générer un « indicateur nordique » qui couvre les trois territoires, on a soit établi une moyenne (p. ex. le taux de chômage moyen), soit additionné les données des trois territoires pour une année donnée (p. ex. le nombre de personnes employées).
L'IEN est calculé sur une période continue de six ans en se fondant sur la relativité, c'est-à-dire que la variation annuelle d'un indicateur donne lieu à des changements annuels au cours de la période connexe de six ans. Ainsi, la cote de l'IEN pour une année donnée peut varier les années suivantes, lorsque le rendement relatif de l'année en question est comparé aux nouvelles données.
Les principales sources de données de l'Indice économique du Nord sont les Comptes économiques territoriaux de Statistique Canada, les données des bureaux de statistiques territoriaux et les Comptes publics des territoires.
Indicateurs
1. Nombre total de personnes occupant un emploi dans les territoires
Le nombre total de personnes occupant un emploi dans les territoires est un indicateur utile du marché du travail dans le Nord. En 2015, cette population a diminué pour la deuxième année consécutive, surtout parce que les faibles prix des matières premières ont causé un ralentissement du secteur minier.
Source : CANSIM Tableau 282-0123
2. Taux moyen de chômage dans les territoires
Le taux de chômage est défini comme le nombre de personnes sans emploi divisé par la population active, celle-¬ci étant le nombre de personnes sans emploi plus le nombre de personnes occupant un emploi. En 2015, le taux de chômage a atteint 9,5 %, dépassant le taux national de 6,9 %. On continue cependant d’enregistrer des écarts marqués entre les territoires. En 2015, le taux de chômage était de 15,9 % au Nunavut de 8,3 % dans les Territoires du Nord-Ouest et de 6,3 % au Yukon. Ces tendances se sont maintenues au cours des six dernières années.
Source : CANSIM Tableau 282-0123
3. Revenu disponible des ménages
Le revenu disponible des ménages se définit comme un revenu disponible pour le ménage après que toutes les taxes appropriées ont été payées. Le revenu disponible des ménages est une manière microéconomique de mesurer le bien-être financier des résidents du Nord et il indique combien d'argent possèdent les gens afin d'acheter des biens et des services.
Les données ont été recueillies séparément pour les trois territoires. Une moyenne a ensuite été calculée afin de servir d'indicateur pour le Nord. Comme on peut le voir, le revenu disponible des ménages a grandement augmenté au cours des cinq dernières années; toutefois, le taux de croissance a diminué pour trois des quatre dernières années.
Statistiques Canada, Revue des comptes économiques des provinces et des territoires. Les données pour 2015 ne sont pas encore disponibles.
4. Rémunération hebdomadaire moyenne dans le Nord
La rémunération hebdomadaire moyenne consiste en une mesure des niveaux salariaux de la main-d'œuvre du Nord. On estime que cette mesure de la qualité de l'emploi rémunéré constitue l'un des indicateurs économiques clés; elle représente une mesure macroéconomique du bien-être financier des gens qui travaillent dans le Nord.
Dans les territoires, la rémunération hebdomadaire moyenne se classe parmi les plus élevées au Canada; celle recensée dans les Territoires du Nord-Ouest est la plus élevée au pays en raison des salaires substantiels offerts dans les mines de diamants.
Bien que le taux de croissance varie, les données montrent que la rémunération hebdomadaire moyenne augmente de façon constante dans le Nord, grâce notamment au secteur du développement des grands projets ainsi qu’à la place importante occupée par la fonction publique.
Les données sur la rémunération hebdomadaire moyenne ont été recueillies et sont présentées en termes nominaux, c'est-à-dire qu'elles n'ont pas été corrigées en fonction de l'inflation.
Source : CANSIM Tableau 281-0027
5. Portion des recettes fiscales autonomes par rapport aux recettes fiscales totales dans le Nord
La proportion des recettes fiscales autonomes des gouvernements territoriaux par rapport aux recettes fiscales totales de ceux-ci a été choisie comme indicateur de la santé financière et de l'autosuffisance des territoires pour la prestation des services à la population.
Les recettes fiscales autonomes comprennent l'impôt sur le revenu, l'impôt sur les sociétés et les taxes de vente, les taxes sur le tabac et l'essence, les cotisations sociales, les redevances, et autres.
Les recettes fiscales autonomes constituent une fraction des recettes fiscales totales des territoires, puisque ces derniers ne génèrent pas encore de recettes fiscales suffisamment élevées pour être autosuffisants. Le gouvernement du Canada verse des fonds aux territoires selon la formule de financement des territoires, un transfert annuel sans condition aux gouvernements territoriaux visant à les aider à financer les services publics essentiels dans le Nord, comme les hôpitaux, les écoles, l'infrastructure et les services sociaux.
Les revenus autonomes des territoires ont atteint un sommet en 2010-2011. La chute qui s'est produite pendant quatre des cinq années qui ont suivi était due à la baisse des revenus des territoires ainsi qu'à l'augmentation des transferts fédéraux.
*2015-16 cette donnée représente une estimation révisée
Sources : Comptes publics sur les finances territoriales
6. Dépenses liées à l'exploration minière et à la mise en valeur de gisements dans le Nord
En tant que mesure d'investissement et indicateur d'activité commerciale dans les territoires, les dépenses liées à l'exploration minière et à la mise en valeur de gisements dans le Nord ont été choisies pour former une composante de l'IEN.
Les dépenses liées à l'exploration minière et à la mise en valeur de gisements comprennent les activités qui se déroulent sur les sites miniers et à l'extérieur de ceux-ci; les travaux sur le terrain, les frais généraux, les études d'ingénierie, de préfaisabilité ou de faisabilité de la mise en production, les études économiques et les coûts liés à l'environnement et à l'accès au territoire.
Les données ont été recueillies séparément pour chacun des territoires, et le total des dépenses liées à l'exploration minière dans les trois territoires a été utilisé comme indicateur pour le Nord.
La prospection minérale a atteint un sommet en 2011 et a ensuite chuté au cours des trois années suivantes. Même si les prix sont demeurés bas, les dépenses devraient être plus élevées en 2015 étant donné l’intensification des activités au Nunavut.
Source : Ressources naturelles Canada, à partir du Relevé fédéral-provincial-territorial des dépenses liées à l'exploration minière, à la mise en valeur de gisements et à l'aménagement de complexes miniers.
7. Balance commerciale dans les territoires
La balance commerciale dans les trois territoires a été choisie comme une mesure de l'activité commerciale dans le Nord. La balance commerciale (ou les exportations nettes) est définie comme la différence entre la valeur monétaire des exportations et celle des importations. La balance commerciale comprend les transactions interprovinciales et internationales.
Les données recueillies pour les trois territoires démontrent que, dans l'ensemble du Nord, le nombre d'importations excède celui des exportations, ce qui crée un déficit commercial.
L'économie territoriale est moins mature que les économies provinciales. Ainsi, il est courant que les importations l'emportent sur les exportations, c'est-à-dire que les économies n'ont pas d'assise manufacturière solide, que les exportations sont constituées de produits primaires, et que la plupart des biens et services doivent être importés pour développer l'activité commerciale et répondre aux demandes des consommateurs dont le revenu augmente. Par conséquent, lors de l'élaboration de l'IEN, on a supposé qu'il existait une relation positive entre l'expansion de l'économie et l'augmentation des exportations (déficit commercial plus important).
Le déficit commercial dans le Nord a atteint un sommet en 2011. Bien qu’il demeure moins élevé que cette année-là, les déficits commerciaux ont commencé à augmenter en 2013 et 2014.
Source : Statistique Canada, Comptes économiques. Les données pour 2015 ne sont pas encore disponibles.
Interprétation de l'Indice économique du Nord
En 2010 et 2011, l’économie nordique s’est remise de la récession mondiale et un changement annuel positif a été noté pour chaque indicateur. L’IEN montre que, pendant la période de six ans, ce sont ces deux années qui ont affiché les taux de croissance les plus élevés. En 2012, la chute des prix des matières premières a encore une fois eu des répercussions sur les dépenses de prospection minérale et a ralenti la croissance positive.
En 2013 et 2014, l'IEN révèle une expansion économique modérée dans le Nord. Les territoires ont vu une baisse du taux de chômage et une hausse de la rémunération hebdomadaire moyenne. Les bas prix des matières premières et des marchés financiers tendus pour les petites sociétés d'exploration ont empêché la prospection minérale partout dans le Nord, une situation semblable à celle des autres régions du Canada.
La valeur de 4,5 de l’IEN rappelle que 2015 a été marquée par un recul de l’activité économique dans le Nord par rapport aux années précédentes de la période 2010-2015. Les territoires ont connu une hausse du taux de chômage, une diminution des revenus autonomes produits par les gouvernements territoriaux et une baisse du taux de croissance de la rémunération hebdomadaire moyenne. Malgré une légère hausse des dépenses d’exploration minière, les activités ont ralenti dans le secteur de la mise en valeur des ressources. Compte tenu de la dépendance envers ce secteur, ce ralentissement a contribué à diminuer l’activité économique dans d’autres domaines.
En date du 1er octobre 2016, la divulgation qui avait été prévue de deux des sept indicateurs de l'IEN (la balance commerciale territoriale et le revenu disponible des ménages) n'a pas encore eu lieu. Ainsi, les chiffres des années précédentes ont été utilisés aux fins de l'Indice économique du Nord pour l'année 2015.